3h45 réveil. Bizarrement, j'ai aucun mal à me réveiller. Je prend un petit déjeuner et pars.
4h30 je suis donc dans les rues de Sydney. Tout de suite, je croise quelque personnes qui me regardent d'un air "Bon courage mon gars!" ou "Mais qu'est-ce-tu fais là, la nuit avec ton boogie?". Bref, entre toutes les personnes qui sortaient de boîtes la tête à aller se coucher, il est clair que j'avais de quoi me dire :"Mais bordel qu'est-ce-que je fous là?"
4h50 j'arrive chez Xavier, un bodyborder français installé depuis 3 mois sur Sydney. Il connait par cœur les spots de Sydney et c'est lui qui nous a poussé à nous lever aussi tôt pour profiter de la bête. Je dis "nous" car 5 min plus tard Hugo, un autre bodyboarder de Lacanau nous rejoins. On pars donc prendre le train.
5h15 on est dans le train et ça parle bodyboard évidemment. On est dans le pays roi et on va se faire une session sur la vague la plus médiatisée en Australie : normal qu'il n'y ai qu'un sujet de conversation. Mais,on ne peut éviter le sujet concernant les requins. Et Hugo, nous donnera le conseil du jour :"Les gars ne pissez pas dans l'eau, ça attire les sharks!". Brrrr!
6h, on arrive à Cronulla. On sent clairement une excitation ambiante. Pour ma part, j'appréhende un peu aussi de voir comment se présente notre amie la vague. On marche donc vers la dalle. C'est même une marche sportive que nous faisons tellement on espère que tous ces efforts n'ont pas servi à rien. Et après une montée sur la falaise, c'est LE soulagement. On voit une série de vague parfaite!!
1/4 de seconde après, s'en suit donc le changement en combinaison, l'échauffement (très appliqué pour notre ami Hugo) et la mise à l'eau (direct pour Xavier). Les 5min de rame font aussi office d'échauffement mais c'est aussi l'occasion de passer juste à côté des vagues et de voir les surfeurs déjà sur place manœuvrer dans les tubes. Une pure vision qui entraîne un sentiment assez confus : excitation ou peur? Je ne sais plus. Je suis juste scotché sur la forme, la couleur et la beauté de ce tube. Puis au final, c'est l'appréhension de voir que la vague casse sur à peine 5 ou 10 cm de corail : "Heuu, on attend pas que la marée monte là???"
Pour ne pas faire dans le trop technique, sur certaines vagues les surfeurs à marée basse sont obligés de rester dans le curl (à mi-hauteur de la vague) pour éviter de se faire lacérer sur la dalle.
A y réfléchir c'est complètement insensé de se lancer dans une telle masse d'eau en ayant comme seul point de chute un matelas de corail . Mais ici, moins il y a d'eau en bas, plus la vague dégage une énergie monstre, et plus le rush d'adrénaline est fort!
Il le dise bien dans la bible du routard surfer :
"Shark Island is a dry-sucking intense right-hand reef break" Wave-Finder Australia
8h30 la marée est mi-basse et cette phrase (assez incompréhensible pour les non initiés, je l'admets) prend tout son sens, car les vagues sont calés (elles déroulent quasiment toujours du même endroit) et sont d'une telle puissance que si vous vous mettez en face d'une vague en train de casser (devant la dalle donc) vous vous faites emportés vers la vague à une vitesse folle. Ça peut paraitre marrant de se laisser porter mais quand la vague en face claque sèchement ce n'est pas un position super confortable.
Pour une première, je suis plus observateur et prend des vagues assez légères. Hugo pratiquant le bodyboard en compétition prend des vagues correctes et charge quelques grosses. Xav, connaissant le spot, n'hésite pas à se lancer bien à l'intérieur. D'ailleurs, il en fera les frais sur une mauvaise chute qui trouera sa planche collector...
Au retour de chaque vague les discours sont courts mais assez explicites à l'eau :
-"That was f***ing sick!"
-"I just dropped and get a barrel! F*** man!"
-"I was just like WOH WOH WOH!"
-"F***!"
-"What a sick wave man!"
A l'eau, tout le monde reste concentré. Et dans un jour comme ça (1m50 de houle), il faut se battre et bien se placer pour prendre les bonnes vagues tout en respectant les habitués du spot.
9h30, la marée monte, et le nombre de surfeurs à l'eau augmente ce qui rend vraiment dure de prendre une vague. Je décide donc de sortir histoire de filmer et d'avoir un souvenir de cette mémorable première session à Shark Island. Ça donne ça (la prochaine fois j'utilisaire un pied pour moins trembler).
11h on repart en train, pleins d'images en têtes. On se repasse ce que j'ai filmé pour en revoir. On est quand même bien vanné mais heureux de la session. Maintenant, on attend la prochaine avec impatience peut-être sur un autre spot cette fois-ci...
PS : mention spéciale à Hugo qui malgré son super échauffement resta 20 min au large avec une crampe et sans planche après l'avoir perdu sur une chute. Il est clair que là ou il était c'était le plus mauvais moment pour avoir une crampe. De plus, il avouera aussi avoir pissé dans l'océan, le vilain!
4 commentaires:
Excellent ! La vague envoie bien et y a quelques gars qui se font bien plaisir sur les tubes.
Par contre, levé à 3h45... whaouh!
Ca déchire ! (dans les deux sens du terme...)
Ça tabasse !
Quel récit !
Mais... pas un peu fou d'aller là ??
Ca doit vraiment être impressionnant une fois là où les vagues cassent :)
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