samedi 18 juillet 2009

Chez Jim et Linda

...ou vis ma vie de cowboys australiens.

[désolés pour le retard mais c'est pas évident de trouver internet dans le désert]

Je pense qu'on aura du mal à oublier une semaine comme celle-là.
Sur l'annonce HelpX, nous avions lu que cette famille cherchait des backpackers pour leur cattle station (ferme de bétails) située à Corea Plains, Charters Towers.
Nous avons donc rencontré Linda au MacDo de Charters Towers pour la suivre jusqu'à leur maison.
Mais en Australie, il faut se méfier des adresses! Surtout quand on s'approche de l'outback! En effet, la ferme se trouve bien à Charters Towers mais à 110km de la ville ! Dont 50km de dirt road (piste à terre genre Paris-Dakar) !
Après 2h de route avec crainte que notre van tombe en morceaux ou reste ensablé, nous avons découvert le charmant domaine de Corea Plains (55000 hectares (environ 50km sur 10)) avec au milieu leur jolie maison blanche.



le chemin cabossé


l'entrée du domaine avec la maison au fond



Jim et Linda sont un jeune couple de 29 et 27 ans et ils ont une adorable petite fille de 10 mois, Isabella (surnommée Isabelly à cause de son petit ventre rebondi de bébé (belly = ventre en anglais)).


Isabella et Linda



notre jolie chambre

le salon des backpackers


C'est la première fois qu'ils passent par HelpX pour trouver de l'aide. Depuis quelques années, ils utilisent GreyNomads qui est à peu près comme HelpX sauf qu'au lieu de recevoir des backpackers, ils recevaient des australiens à la retraite. D'ailleurs nous avons pu partager quelques jours avec Barbara et Franck, pré-retraités, qui étaient là depuis 3 semaines.

Pour ce qui est du travail, il s'agissait d'aider Jim dans son travail de mustering (rassemblement) des vaches. Leur domaine, Corea Plains, contient 6000 vaches réparties dans une douzaine de «paddic» (champs clôturés).

Environ tous les 2 mois, voire plus souvent, Jim et Linda font appel à un hélicoptère pour les aider à regrouper dans un enclos les vaches contenues dans certains «paddic».
Une fois regroupées, Jim peut effectuer une série de drafts, c'est-à-dire trier les vaches en catégories : les blanches qu'il veut garder, les brunes qu'il veut vendre, les vaches du voisin, les veaux qu'il va falloir tatouer, castrer, vacciner et décorner, etc.
Une fois toutes ces vaches triées, un camion viendra chercher celles qui sont à vendre et les autres seront ramenées dans un «paddic» approprié.
Voilà, ça c'est pour résumer notre travail de la semaine, sachant que les paddic à regrouper contenaient environ 2000 vaches.


les chiens de travail heureux dans leur cage

Jour 1 : Vive les sorties en quad !
L'hélicoptère n'arrivant que le lendemain, la première journée était plutôt cool. Nous sommes partis en quad avec Andy, un autre backpacker, anglais, qui est arrivé dans la famille en même temps que nous, et Franck, qui connaissait déjà toutes les pistes de Corea Plains par coeur. Nous étions censés déplacer des vaches qui se seraient perdues trop loin du point d'eau mais à notre arrivée, elles étaient toutes tranquilles autour du lac.
Là on s'est dit, si le boulot ressemble toujours à ça, ça sera vraiment des vacances !


la classe

Jour 2 : Le travail commence
Linda nous avait prévenu que dans la famille, ils se couchaient et se levaient tôt. Traduction : coucher : 19h30, lever : 4h. Ah ouais quand même !
Bon, nous on avait droit à un peu de répit : lever 6h30 pour commencer à bosser à 7h.
L'hélicoptère est arrivé vers 7h30 et les garçons (Sandy, Andy, Franck et Jim) sont partis pour pousser l'arrière du troupeau affolé en quads et buggy.
Pendant ce temps, Linda et moi sommes restées postées à l'entrée d'un paddik en 4x4 pour êtres prêtes à refermer l'enclos derrière le troupeau. On a donc passé la journée à papoter, c'était cool.
A la fin de la matinée, Jim m'a emmené sur son buggy pour voir le mustering de plus près. J'au pu prendre cette vidéo :




Mustering from Sandy Beach on Vimeo.











Sandy (au fond) et Franck (à droite) en quad avec l'hélico au dessus



A ce moment-là, je pensais encore que j'allais toujours avoir les boulots moins risqués car j'étais une fille et ça m'embêtait un peu.
Mais ça c'était avant de découvrir ce qui nous attendait l'après-midi !
Les quelques 2000 vaches étaient alors toutes réunies dans un grand enclos divisé en petits enclos, des yards. Le draft pouvait commencer.
Il s'agissait de déplacer les vaches par paquets vers des enclots plus petits jusqu'à ce qu'elles rentrent une par une dans un couloir au bout duquel Jim pouvait choisir dans quel yard elles entreraient en ouvrant la porte qui convenait.
Ainsi, juste après que Jim nous aient demandé si nous n'étions pas asthmatiques, nous nous sommes retrouvés, Sandy et moi, avec Richie, le frère de Jim, dans un enclos avec une centaine de vaches effrayées qui nous regardaient.
Lorsque l'enclos d'à côté s'était vidé, nous devions ouvrir la porte qui sépare les 2 enclos et y pousser quelques vaches jusqu'à ce qu'il soit rempli, puis arreter le flot des vaches qui courent et refermer la porte.
Ça paraît peut-être pas si compliqué raconté comme ça mais croyez-moi c'est un boulot assez physique. Nous devions nous placer stratégiquement autour du troupeau et pousser des cris et faire des grands gestes pour qu'elles se mettent toutes à courir dans la même direction dans la panique générale et en soulevant un énorme nuage de poussière.
Et parfois ça se complique.
La plupart du temps, la vache a peur et court dans la direction opposée à toi.
Mais il arrive qu'une vache soit « cranky » (capricieuse) et commence à courir vers toi en soufflant des naseaux. Là c'est comme dans Interville ou dans les férias, le but du jeu est de sauter sur la barrière la plus proche.
Autre difficulté, quand tu crois avoir réussi à déplacer toutes les vaches et qu'il y en a une qui décide de revenir. Ben les autres vaches elles voient ça et elles suivent ! Et là t'as 30 vaches qui reviennent toutes en courant dans ta direction et il te faut alors réussir à fermer la porte avant d'être écrasé comme une crêpe.
Je vous rassure, on est pas fous. Quand elles revenaient on les laissait faire et on recommençait !
Bref, on a réussi à drafter environ le tiers des vaches le premier jour et le soir 19h30 nous semblait une heure tout à fait appropriée pour aller nous coucher !






Jim en haut en train d'actionner les manettes d'ouverture des portes pour le draft


les vaches arrivent...

une vache qui doit se sentir bête



Franck poussiéreux après une rude journée


Barbara caline un des petits chiots de la famile (c'est celui qu'on voulait garder dans le van)


Linda, Isabelle, Jim et Richie


Richie au barbeuc !


Andy, Franck et Barbara



Jour 3 : Draft, draft et redraft
De 7h à 10h on a été hyper productif car on a réussi à terminer de drafter les 2 tiers restants. Mais apparemment 3 vaches s'étaient insérées par erreur dans le yard des vaches brunes à vendre. Donc après la pause (en Australie ils appellent ça un smoko, pause café-biscuits-cigarette, même si personne ne fume), on a commencé à redrafter ces quelques 300 vaches.
En milieu d'après-midi nous avons compté le nombre de ces vaches et il y en avait 297 alors que Jim aurait aimé en vendre 300.
Du coup, on a redrafté un autre yard pour atteindre 300.
Bref, journée éprouvante mais toute de même passionnante.



des vaches


encore des vaches (triées !)


toujours des vaches (mais regardez moi ces sardines !)


l'heure de la pause















Draft from Sandy Beach on Vimeo.






Draft part 2 from Sandy Beach on Vimeo.




Jour 4 : Castrage de veaux
Attention âmes sensibles ! Cette matinée de dimanche ensoleillé fut assez ensanglantée.
Une trentaine de mignons petits veaux ont été (dans l'ordre croissant de douleur, jugement basé sur la puissance du beuglement) :
vaccinés : ok ça ça va
castrés : Bud, un autre petit frère de Jim s'en occupait d'une main et d'un scalpel habitué
marqués : au fer rouge du signe de la ferme et l'année de leur naissance
décornés : ça c'est le plus affreux, surtout quand Richie gratait bien pour être sûr que les cornes ne repousseraient pas.
Sandy s'occupait de tenir la jambe tendue du veau et en a même marqué quelques uns.
Moi j'ai préféré m'occuper de faire avancer les veaux dans leur couloir qui les menait à la torture, et prendre des photos.
L'après-midi nous avons encore fait du draft ! Cette fois pour séparer les grosses des petites vaches blanches.

les instruments de torture



marquage





castrage


vaches décornées


Jour 5 : Et là, c'est le drame
Le matin nous avons encore drafté je ne sais plus pourquoi puis nous avons ramené en quad un troupeau de bœufs (mâles castrés) dans un paddik.
Et c'est au retour que l'accident eut lieu. Je conduisais un quad avec Sandy à l'arrière et nous allions pourtant très lentement. Le quad a un peu rebondi sur une motte de terre et s'est retrouvé face à une barrière en fils barbelés. C'est là que j'ai rappuyé sur l'accélérateur, peut-être pensant pouvoir repartir sur le chemin en tournant, ou peut-être croyant appuyer sur le frein, je ne sais plus.
Résultat : bonne écorchure du cou et du bras. Heureusement Sandy n'a rien eu.
De retour à la maison, Linda m'a donné les premiers soins puis nous sommes partis aux urgences. Rappel : la ville est à 110km !
2h plus tard nous sommes donc arrivés aux urgences et j'ai eu droit à mes premiers points de suture de ma vie : 25 au total !
Rassurez-vous je n'ai pas eu mal. Comme dirait Franck, je suis « tough » (solide).
A l'hôpital, pendant que je me faisais recoudre, j'étais amusée de voir 4 paires d'yeux intéressés d'étudiants en médecine. L'une d'entre eux m'a même dit que c'était son premier jour et que c'était vraiment passionnant ! Merci qui ?
Bref, du coup après cet incident c'était beaucoup plus calme pour moi. Heureusement pour les garçons, le plus gros du travail était passé.


on ramène les vaches en quad (vous remarquerez à droite le barbelé...)

Jour 6 : Promenons nous dans les paddik
Le matin, Sandy et Andy ont draftés des vaches pour isoler les « strangers » ou vaches du voisin. Puis ils sont partis avec Jim dans le nord du domaine, emmener de la nourriture et vérifier le niveau d'eau de certaines vaches.
En fin de matinée, je suis allée avec eux en camion ramener la vingtaine de strangers au voisin.
L'après-midi, nous sommes allés en pick-up 4x4 nourrir des vaches au sud du domaine.
Moi j'étais à l'avant papotant avec Jim pendant que Sandy et Andy à l'arrière du pick-up ( à l'extérieur) étaient chargés de jeter des cartons de nourriture aux vaches quand Jim klaxonnait.
Tout au sud, nous nous sommes arrêtés pour admirer un immense lac. Jim a repéré de l'autre côté un cochon sauvage, parasite car ces bêtes amènent des maladies aux vaches.
Il a alors eu vite fait de sortir tout son attirail de chasseur confirmé : carabine dernier cri et jumelles qui affichent la distance entre toi et ce que tu vises : 340m.
Un seul coup et le cochon a disparu. Nous sommes allés voir sur place et il l'a eu !
Rassurez-vous les amis des bêtes, le tir était parfait et le cochon est mort sur le coup sans souffrir.


encore un draft avec des vaches impatientes


le joli lac


Jim et son trophée

Jour 7 : Bye bye les vaches !
Le matin Sandy et Andy sont partis avec Jim ramener les vaches à vendre dans le yard pour qu'elles puissent êtes chargées dans le camion.
Sandy se sentant très à l'aise sur son quad, il a fait du zèle en roulant partout pour faire avancer les vaches. Ce n'est que quand il arreta de zigzaguer qu'il entendit Jim hurler qu'il poussait les vaches dans le mauvais sens... Heureusement, aucune vache de perdue, juste une bonne blague à raconter à midi.
Le gros road-train est arrivé en début d'après-midi et est reparti en ville avec environ 200 vaches. Il est revenu le soir pour prendre les 100 restantes.


Isabella m'aide à faire ma valise


Sandy dans la poussière





Bye Bye cows ! from Sandy Beach on Vimeo.






Et voilà une semaine de cowboys bien remplies !
Nous avons effectués des tâches dont nous ne pensions pas être capables, nous les peureux qui frémissent à la vue d'une gentille petite araignée !
Bref, c'était vraiment une semaine excellente.
En plus, on a super bien mangé et on s'est rechargé en protéines !
Jim et Linda sont vraiment très accueillants et toujours d'humeur à rigoler et j'espère que nous garderons contact !

jeudi 2 juillet 2009

Promenons nous dans les bois...

Avant de jouer au cowboys cette semaine, nous sommes redescendus de Cape Tribulation et en avons profité pour visiter les forêts tropicales les plus au sud.

Premier arrêt, vers les Wallaman falls qui sont les cascades les plus hautes d'Australie : 268m. La vue en face est assez impressionnante mais étant arrivés en fin de journée, on décide de ne pas descendre en bas des cascades.


Wallaman Falls

Le lendemain, on part vers les Jourama falls. La cascade est aussi bien haute et descend par pallier. Certains sont assez gros pour former une piscine naturelle. On a donc décider de tâter l'eau plutôt froide mais bien rafraichissante.


Sur le chemin de Jourama falls


Jourama Falls



Caro a peur des crocos mais ici il n'y en a zéro


On a dérangé quelqu'un à la piscine naturelle

Ces régions tropicales sont assez propices à la culture de la cane a sucre, du coup on a croisé pleins de chemins de fer dédiés aux trains qui transportent la cane.


Cédez le passage aux trains

Une autre particularité des régions tropicales est la présence de crocodiles dans certaines rivières. Heureusement, quelques panneaux mettent en garde.


fôret tropical = croco pas amical

Après ce rafraichissement nous sommes partis direction l'outback et Charters Towers pour aider une famille qui tient une Cattle station (ferme de betails). Le récit prochainement...